L’aïkido selon O’ Sensei
« Irimi Atemi »
L’aïkido selon Tamura Sensei
Extrait de Revue Belge d’art martiaux n°2 – Novembre 1973
Le but final de l’aïkido est la transformation d’un individu pour l’amener progressivement du stade de l’adolescent à celui d’homme dans sa totalité.
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Notre discipline vise la formation individuelle, c’est-à-dire que la recherche personnelle a une grande importance dans l’apprentissage des techniques de combat. Petit à petit, le débutant se transforme physiquement et cette transformation externe produit ensuite une métamorphose interne, d’ordre moral cette fois. En aïkido, le véritable adversaire, c’est vous-même ! Vous devez arriver, au fil du temps, a vaincre tous vos complexes et a être en harmonie avec vous et avec les autres.
L’aïkido selon Saito Sensei
Extrait de Takemusu Aikido – Historique et technique de base de Morihiro Saito 9e dan – Budo concept
L’art martial qu’est l’aïkido a acquis depuis quelques années une grande notoriété au Japon, sa terre natale, comme à l’étranger.
Cette popularité est la conséquence naturelle de son développement constant au cours des quatre dernières décennies et de sa récente apparition dans des films américains qui ont été vus par des centaines de millions de spectateurs.
Même si le public le considère à juste titre comme un art martial,i l a tendance à faire un amalgame entre l’aïkido et d’autres arts de combat bien connus, tels que le judo, le karaté, le kung-fu et le taekwondo.
En quoi l’aïkido diffère-t-il de ces autres arts martiaux ?
Hormis des différences techniques évidentes, l’aïkido est unique du fait qu’il est exclusivement un art de défense. L’aïkido ne comporte pas de techniques d’attaque, révélant en cela ses principes philosophiques et éthiques alors que d’autres arts martiaux possèdent à la fois des techniques offensives et des techniques défensives. Bon nombre d’entre eux en sont venus à privilégier l’aspect sportif de la pratique. C’est le cas du judo, sport olympique depuis1964, du karaté, du taekwondo et de divers autres arts martiaux.
Pour beaucoup de pratiquants de ces disciplines la participation aux compétition et la victoire sont plus importantes q e le fait d’apprendre des techniques de défense.
En aïkido, l’accent est mis sur le développement spirituel de l’individu à travers l’acquisition de techniques défensives.
La dimension éthique de l’aïkido imprègne tous les aspects de sa pratique, que ce soit sur le tatami ou en dehors de celui-ci. Dans la philosophie du fondateur, Morihei Ueshiba, I’aïkido est un moyen d’unir les gens dans une » famille universelle ». Il ne s’agit pas de blesser les autres, mais plutôt de « se protéger de manière bienveillante ».
Lors d’une confrontation physique l’idéal pour le pratiquant chevronné d’aïkido est de se servir uniquement du contrôle nécessaire à la neutralisation de l’attaque en cherchant à éviter de blesser l’agresseur.
En fait, les adeptes sincères de I’aïkido aspirent à atteindre un niveau encore plus élevé en essayant d’être sensible au conflit et à la violence potentielle en toutes circonstances, que ce soit sur le plan relationnel, social ou autre.
ll faut anticiper les situations de confrontation physique et les éviter totalement en cultivant la confiance en soi, la lucidité et l’intuition. Atteindre ce but requiert inévitablement de nombreuses années de pratique assidue.
Mais I ‘aïkido est la discipline de toute une vie et une pratique authentique aboutit à des progrès techniques constants ainsi qu’à une meilleure compréhension de la nature humaine.
L’aïkido, dont les objectifs sont distincts de ceux d’autres arts de combat, a tendance à attirer les personnes intéressées par ses concepts d’harmonie dans les échanges et ses principes de résolution des conflits.
Ceux qui recherchent essentiellement l’acquisition de techniques de combat pour se défendre dans la rue ou pour gagner des compétitions s’orientent tout naturellement vers d’autres arts martiaux. Pourtant, il serait faux de supposer que la pratique de l’aïkido n’est pas vigoureuse ou que ses techniques sont inefficaces .Pratiqué de la manière traditionnelle telle qu’elle était enseignée par son fondateur, I’aïkido conserve de toute évidence un caractère martial. Les techniques sont exécutées fermement mais sans intention violente. De puissants blocages articulaires e t des immobilisations permettent l e contrôle et la neutralisation de l’adversaire sans lui causer de blessures ou de traumatismes. L’aïkido comporte en fait des techniques capables de causer de sérieux dégâts corporels et même d’entraîner la mort, mais ses principes interdisent d’avoir un comportement aussi destructeur.
Le développement international de l’aïkido n’a commencé qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’aïkido pratiqué aujourd’hui découle plus d’interprétations de professeurs célèbres que de l’art du fondateur lui-même. Ces enseignants réputés, tels que Gozo Shioda, Koichi Tohei, Kisshomaru Ueshiba, Kenji Tcmiki et Minoru Mochizuki, tous disciples avancés de Morihei Ueshiba, introduisiren progressivement leurs modifications personnelles entre le début des années cinquante et la fin des années soixante. Aujourd’hui ces formes dérivées de I’aïkido présentent chacune des caractéristiques distinctes et uniques. L’existence de différentes interprétations de l’aïkido s’explique principalement par le contexte historique, notamment la Seconde Guerre mondiale par la longue retraite du fondateur à lwama, par son âge avancé à l’époque du début de la popularisation de I’aïkido et par le fait qu’il ne participait pas aux activités d’organisation et d’administration.